Alphonse de Lamartine — Nouvelles méditations poétiques
Méditation neuvième
Le Papillon
Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l’aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S’enivrer de parfums, de lumière et d’azur,
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S’envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté!
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté !
J’adore cet insecte, le seul qui me fasse frissonner lorsque ses ailes me frôlent, le seul que je pourrais observer des heures sans m’ennuyer un instant.
Et tellement symbolique aussi ! Symbole de beauté, de renaissance, mais aussi de fragilité, de liberté. Se nourrir de nectare, ne vivre que pour l’amour, et voler d’une fleur à l’autre sans se soucier de la mort si proche, si soudaine. Il nous invite à vivre l’instant présent, sans nous poser de question, de jouir des plaisirs de la vie avant qu’il ne soit trop tard.
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